L'Inde voit grimper sa pollution de manière significative ces dernières années.




Déja en 2002 , un nuage brun s'étendait sur une zone équivalente à sept fois la superficie de l'Inde .




L'énorme nuage




enveloppant cette région du monde est constitué d'un vaste mélange de polluants comprenant des particules en suspension comme des suies , aérosols et composés chimiques ( sulfates , acide sulfurique , nitrates etc... ) qui ne persistent qu'à cause des activités humaines :




.Feux de forêts




.Combustion des carburants fossiles des véhicules




.Des industries




.Des centrales électriques




.De la combustion des déchets agricoles




.Des rejets des millions de fourneaux brûlant du bois notamment .




Un nuage de pollution géant a été découvert par les satellites en 1999 et recouvre l'Asie de décembre à avril ,




modifiant les précipitations, le climat et la biodiversité de l'Inde .
Cette pollution qui sévit en Asie du Sud constitue une menace non seulement régionale mais aussi mondiale .
En effet une telle brume , de trois kilomètres d'épaisseur , pourrait s'étendre à la moitié du globe en une semaine .
Elle réduirait de plus de 15% la quantité d'énergie solaire atteignant la surface terrestre et absorberait la chaleur.
Il en résulterait un refroidissement au niveau du sol et un réchauffement de la basse atmosphère .
Ce qui réduirait l'évaporation de l'humidité liée directement aux pluies d'été et donc diminurait les rendements agricole .

En Inde des études indiquent que le nuage réduit de 10 à 15 pour cent la luminosité à la surface de la terre .

Ce nuage de pollution




qui constitue la brume est devenue un risque environnemental majeur pour l'Asie et les pays d'Asie du Sud :

-l'Afghanistan



-le Bangladesh




-le Bhoutan




-le Sri Lanka




-le Pakistan




-le Népal




-les Maldives




-l'Inde




sont déja atteint

La pollution à laquelle sont confrontées les populations de ces pays n'a de surcroît pas fini de se développer , en raison de l'augmentation démographique lors des trente prochaines années .
La population de ces pays faisant plus que doubler , elle atteindrait 5 milliards dans trente ans .
Les scientifiques prévoient le décès prématuré de centaines de milliers de personnes par an pour cause de maladies respiratoires liées à la pollution .
Uniquement en Inde , sur la base de données récoltées dans sept villes , il a été déterminé que certains types de pollution étaient déjà responsables de 24000 décès prématurés au début des années 90 et de 37000 au milieu des années 90 .
Pire , ce nuage




a déjà entraîné la mort prématurée d'une centaine de milliers de personnes et pourrait toucher jusqu'à trois millions d'habitants .

Cette pollution risque de dérégler très gravement le climat en Asie :




-La mousson d'hiver en serait affectée .




-les précipitations diminueraient nettement au-dessus de l'Asie du Nord-Ouest et augmenteraient le long de la côte Est du même continent .




-La couche polluante pourrait réduire les précipitations de 20 à 40 % sur le nord-ouest de l'Inde , le Pakistan , l'Afghanistan , l'ouest de la Chine et la région voisine du centre-ouest de l'Asie .




-Comme moins d'énergie solaire atteidrait la surface des océans l'évaporation de l'humidité océanique conditionnant les précipitations d'été diminurait d'autant .




-Les rendements des terres agricoles seraient atteints .




Les productions agricoles ont d'ailleurs déjà commencé à décroître .

Les acides contenus dans l'énorme nuage brun , en retombant par le biais des pluies acides , affectent les arbres et les cultures et nuisent à l'agriculture .
Cette pollution modifie déja le cycle des pluies et le régime des précipitations , a une incidence sur la mousson , menace les populations et représente un danger pour la santé de centaines de milliers de personnes , selon un récent rapport du Programme pour l'environnement des Nations unies (PNUE) ,




l'étude du PNUE a été menée par 200 scientifiques .

Avec sa côte s’étirant sur plus de 8.000 km




et une population de plus d’un milliards d’habitants ,




l’Inde est l’un des pays les plus menacés par les effets du changement climatique , parmi lesquels la hausse du niveau des océans , l’augmentation de la température , la multiplication des catastrophes naturelles liées aux variations soudaines et fréquentes du climat , provoquant pluies irrégulières , sécheresses et inondations .

Jusqu’à présent , l’Inde était montrée du doigt comme étant le mauvais élève qui , contrairement à la Chine et le Brésil , n’avait pas reconnu l’importance des enjeux liés au changement climatique .

Les autoritées Indiennes commencent enfin à réaliser la situation comme le montre l'intervention de madame Sunita Narain , directrice du Centre des sciences et de l'environnement de New Delhi :

" Nous nous attendons à un impact dévastateur sur l'économie , si les résultats des études se confirment .
Le moment est venu pour le gouvernement de prendre conscience que des mesures efficaces sont nécessaires " .

Enfin , des scientifiques indiens affirment qu'il existe actuellement des modifications perceptibles du schéma climatique dans le pays , les régions de l'ouest et du nord-ouest devenant plus sèches , celles de l'est et du sud plus humides comme en témoignent la sécheresse, considérée comme la plus grave depuis 15 ans ,




et les inondations catastrophiques dans le nord-est du pays .




Donc , le 30 juin 2008 , le Gouvernement indien a rendu public son Plan National d’Action sur le Changement Climatique " India’s National Action Plan on Climate Change " ,




en prenant comme point de départ les données du 4ème rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) de 2007, le Plan National d’Action sur le Changement Climatique identifie huit domaines et objectifs prioritaires appelés “missions nationales” interministérielles :

Les huit missions du Plan National d’Action sur le Changement Climatique

-Énergie solaire : augmenter la part de l’énergie solaire dans la production d’énergie , tout en reconnaissant l’importance d’autres sources d’énergie non fossile telles que l’énergie nucléaire , l’énergie éolienne et les bio-carburants .

-Efficacité énergétique en diminuant la consommation d’énergie des véhicules et dans les secteurs suivants :
.Centrales thermo-électriques
.Cimenteries
.Acieries
.Industrie chimique .Privilégier les énergies alternatives
.Un système de crédit carbone utilisant les mécanismes du marché , à travers l’achat et la vente de certificats d’économie d’énergie , est envisagé pour parvenir à ce résultat .

-Habitat durable
.Développer les constructions “ vertes ” , les bâtiments résidentiels et commerciaux économes en énergie
.Gérer et recycler les déchets
.Privilégier les transports publics
.Améliorer la capacité de gestion des catastrophes via une approche participative .

-Eau
.Gérer de manière intégrée les ressources en eau
.Recycler les eaux usées
.Développer les technologies permettant d’utiliser d’autres sources d’eau ( désalinisation de l’eau de mer )
.Récolter l’eau de pluie
.Stocker/conserver l’eau pour faire face aux aléas climatiques

-Écosystème himalayen
.Préserver le fragile écosystème de l’Himalaya , ses forêts , qui freinent l’érosion des sols , et ses glaciers , qui alimentent les principales rivières pérennes du Nord de l’Inde , en s’appuyant sur les communautés locales et Panchayats ( assemblées villageoises )

-Green India ( Inde verte )
.Replanter les forêts afin de passer de 23 % à 33 % de couverture forestière, dans un objectif de limitation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère

-Agriculture durable
.Rendre l’agriculture résistante au changement climatique en choisissant des variétés adaptées aux conditions extrêmes ( inondations, sécheresse , variations de l’humidité ) utilisant le savoir traditionnel aussi bien que les biotechnologies pour parvenir à une “ révolution verte durable ”

-Recherche stratégique sur le changement climatique
.Etudier le phénomène du changement climatique , ses défis , ses impacts socio-économiques en termes de santé , démographie , migrations , conditions de vie et les réponses possibles

Il suscite déja de nombreuses critiques de la part des environnementalistes et scientifiques engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique .

Un plan d’action ou d’inaction ?

Climate Challenge India (CCI) est un réseau d’écologistes indiens




l’analyse de CCI est assez représentative des critiques dont a fait l’objet le plan d’action du Gouvernement indien .
Tout d’abord , les organisations de la société civile , de loin les plus actives en matière d’adaptation et de lutte contre le changement climatique en Inde, regrettent de ne pas avoir été consultées par le Gouvernement .
Le plan d’action n’évoque que rarement ces acteurs sociaux de terrain et ne met en place aucun mécanisme concret qui favoriserait la coopération, l’implication et la démocratisation du débat sur la politique liée au changement climatique .
Contrairement à d’autres pays tels que le Brésil , elle reste bloquée au niveau des ministères .
Par ailleurs, le plan s’apparente plus à un catalogue de déclarations d’intention sans propositions concrètes ou rapidement applicables .
De même, aucun objectif précis ni calendrier à court, moyen ou long terme ne sont proposés .
Le CCI considère que le plan ne met pas suffisamment l’accent sur la conservation et la préservation des forêts existantes et que les mesures de reforestation sont insuffisantes car orientées vers des espèces commerciales .

La fonte des glaciers himalayens au sujet de laquelle le Gouvernement se montre sceptique affirmant qu’il n’existe , à l’heure actuelle , aucune preuve de la fonte générale de ces glaciers ni d’un quelconque lien avec le changement climatique .
Cette position lui permet en fait de poursuivre la construction, à des coûts exorbitants , de barrages hydro-électriques , dont certains scientifiques et environnementalistes prédisent que , dans quelques décennies , il n’y aura plus d’eau pour faire tourner les turbines .

Gardant le silence sur les carburants fossiles ( charbon, pétrole , gaz ) , le plan d’action ne prévoit pas de prendre le chemin d’une économie sans carbone ,

« le rapport a été écrit par des bureaucrates, non par des visionnaires ».

Signataire du protocole de Kyoto ( entré en vigueur le 16 février 2005 ) , l’Inde , en tant que pays en développement et en vertu du principe de responsabilité partagée mais différenciée , n’est pas tenue de diminuer ses émissions de GES .

En revanche, en marge du Protocole de Kyoto , elle a signé un accord de « Partenariat sur le développement propre et le climat » avec les pays opposés à la réduction obligatoire des GES ( Etats-Unis , Australie , Chine , Japon et Corée du Sud ) .
Celui-ci vise à promouvoir la croissance économique en développant des « technologies plus propres , avec moins d’émissions de gaz polluants , pour pouvoir continuer à utiliser les carburants fossiles , tout en gérant le problème de la pollution de l’air et des émissions de gaz à effet de serre » .

Dans le même esprit , lors du dernier G8 de Tokyo , l’Inde a signé le « Partenariat international pour la coopération sur l’efficacité énergétique » ( International Partnership for Energy Efficiency Cooperation ) mais a refusé de s’engager sur une réduction de 50 % de ses émissions .
La pollution affecte la santé de tous les Indiens mais touche plus durement les conditions d’existence et de subsistance des plus pauvres :

.Habitants des bidonvilles
.Agriculteurs
.Ouvriers agricoles
.Pêcheurs
.Populations tribales

Réalisé en partie grace au information trouvée sur http://www.notre-planete.info/lirea...