L'Océan Attitude, c'est une entrée sous voile dans le Golfe du Morbihan, à la tombée du jour. Pas un bruit mécanique, juste le glouglouement de l'étrave . Le spi est comme une énorme lampe remplie de la lumière du soleil couchant. Le spectacle est si beau que les conversations à bord se sont tues. la course est perdue, d'accord. Mas pas l'honneur. Le bateau est propre. Pas d'énergie gaspillée. Rien par dessus bord.Les fumeurs ont fini par s'obliger au cendrier de poche.Nos déchêts sont triés et seront évacués ce soir dans les contenaires adaptés. Notre tout petit monde à nous est déjà comme celui auquel nous rêvons: silencieux, propre, réfléchi, respectueux convivial, confortable. Et joyeux. Comme une expérience de notre vision de la modernité. Voilà notre Océan Attitude à nous : une maquette de la modernité.
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Commentaires
Quel bonheur de naviguer sur ce voilier magique! Ici on voit deux équipières et le Captain!
J'espère qu'il se trouve à son aise dans son nouveau port d'attache,là-bas, dans cette belle Basse Normandie!
mlbLe triangle des Bermudes...On s'interroge, on débat, on s'interpelle et finalement on vasouille sur
cette question.
C'est parce que la vraie origine de l'expression "Triangle des Bermudes" est
restée, malencontreusement, ignorée pendant longtemps.
Or "L'Association Européenne de Recherche Sémantique, Halieutique et
vaguement Océane" a pu reconstituer le trajet de l'expression, et donc sa
vraie signification.
L'histoire remonte en fait au siège de Maastricht, qui avant d'être le nom
d'un traité difficilement prononçable par un citoyen ordinaire, et encore
plus si ledit est affublé d'un chuintement (lequel déclenche alors un flux
de postillons incoercible, source de nombreux ennuis sociaux, conjugaux,
amicaux et plus largement relationnels ) a été, vous vous en souvenez la
bataille ou pérît d'Artagnan, le vrai, l'authentique, le mousquetaire du
roi. Grande gueule, mais sympa. On en connait tous. Et c'est courant chez le
militaire. Chez le Mousquetaire, c'est la règle.
D'Artagnan était , en sus de ses amitiés viriles et arrosées avec ses trois
autres comparses , très lié avec un certain Müdde, aubergiste de son état,
grand pourvoyeur de diner festifs et Dieu sait qu'on mange mal en Hollande,
et déjà à cette époque.
Ce bon Müdde, le tenancier, honorablement connu dans son village de
Maastricht, se faisait appelé le père Müdde, comme il est courant à cette
époque et plus encore chez les Bataves, lesquels ont des mœurs qui
quelquefois nous échappent mais ne doivent pas prêter pour autant à sourire.
On se rappelle qu'à cette époque, ces gens étaient nos ennemis. Ou le
contraire. C'est selon. Car je rappelle, comme le disait finement Desproges,
le grand philosophe "l'ennemi est con. Il croit que c'est nous l'ennemi.
Alors que c'est lui.".
Ce bon père Müdde, à la mode de son époque, portait beau et s'affublait
d'un magnifique chapeau à plume comme nous en avons tous vu dans la peinture
flamande. Par exemple, dans le célèbre "Ronde de nuit", où toute une bande
de types armés jusqu'au dents cherchent dans le noir quelque chose que les
historiens de l'art n'ont jamais pu identifier: Trousseau de clés perdu ?
Carte bleue (peu probable. Les Bataves privilégient la couleur Orange).
Peigne ? Papier avec le numéro de digicode de la caserne ? Broche égarée par
le type en haut à gauche du tableau, qui a l'air furibard, du genre qui se
dit "je vais me faire chanter Manon si je rentre chez Gudriva (Bobonne, en
flamand des provinces du Sud) sans cette p... de broche !" Bref, on se ne
sait rien de cet aspect de l'art flamand.
Donc, ce bon père Müdde, est habillé comme à son époque avec un tricorne et
une plume. Sur le tricorne, la plume, et non pas, comme j'entend ricaner
dans mon dos, à un endroit que la morale réprouve. Encore que la morale soit
en réalité souvent muette sur ces pratiques, ce qu'on pourrait regretter.
Sauf bien entendu au Folies Bergères, ou du coup on s'agite emplumés avec la
bénédiction des autorités, en l'absence de texte clair sur l'usage de la
plume et sans aucune jurisprudence définitive sur cette vaste question. Il
ya comme ça des trous jurisprudentiels dans lequel se glissent les usages
dévoyés de la plum.
Passons.
Le triangle des Bermudes lui, est un sujet autrement plus important. Surtout
si on veut éviter de s'y perdre...
Donc ce bon père Müdde, et c'est là que la chose devient vraiment
intéressante, la veille même du début de la fin du siège de Maastricht, sort
devant sa terrasse pour prendre un petit moment de repos ma foi bien mérité.
On sait que c'est pas si facile de servir une horde de mousquetaires
impatients quoiqu'emplumés. Et assoiffés, quoique à cheval.
Pour s'éponger le front, comme tout un chacun, il pose son tricorne Une
bourrasque l'emporte.
Zut alors.
Envolé le chapeau à plume. Exit le tricorne.
Introuvable .
Disparu.
On cherche.
On retourne tout. On soulève les tapis (bien que ce soit franchement
stupide. Mais les Flamands ne cherchent pas comme nous. Un de leur adage dit
"il y a des vérités cachées sous les tapis". Et pourquoi pas des tricornes
?)
Arrive une autre escouade de mousquetaires du Roi, à la recherche d'un
terrain de jeu On s'interroge. C'est quoi toute cette agitation ? Qu'est ce
qui se passe ?
"il a disparu le tricorne du Père Müdde" tente d'expliquer dans son sabir le
maitre-queux de l'auberge, fidèle second du père Müdde, établi avec lui
comme son propre père avant lui et ainsi de suite en remontant jusqu'à sept
générations, aussi vraie qu'il n'est guère possible d'avoir rencontré
quelque Flamand que ce soit qui n'est jamais bu une bière ou disputer une
partie de carte chez les Müdee (ancienne orthographhe.Müdde pour la
génération dont nous parlons. Sur ce point les registres d'état civil son
aléatoires..
Disparu où ? Questionne un lieutenant plus malin que les autres, comme c'est
normal chez les Mousquetaires. Voilà une organisation sociale, le
mousquetariat , qui respecte les règles que le bon sens nous donne: les plus
malins commandent, les autres font ce qu'il peuvent pour devenir plus
malins. C'est de là qu'est né le fameux "théorème de Peter".
"Chai pas", répond un batave en mâchouillant sa saucisse. "Il a dichparu, le
tricorne du père Müdde".
Le lieutenant, amputé de l'oreille gauche par un malencontreux coup de sabre
a la suite d'une rixe, répète ce qu'il a compris "Ah, il a disparu à
tribord du Père Mûdde" ? ! Etonnant ? Vous êtes sûr ??"
"Chai pas reprend l'autre. Che crois que ch'est plutôt que tout dichparait,
tout lache, tout pache, sauf la potache d'Alchache"
Cette vieille plaisanterie alsaco-batave qu'ignore le lieutenant(du sud
ouest , lui aussi, comme d'Artagnan lui-même, on s'en souvient. Un pays de
cocagne pour tout ce qui touche au gastronomique) ne le fait pas rire.
C'est qu'on est chatouilleux, dans le mousquetariat.
"Je vais t'en faire voir, moi de la potache."
Incompréhension.
Insultes.
Bagarre.
Coups de poings.
Le Batave, handicapé par sa saucisse en cours de machouillage , plie devant
le mousquetaire, recule, tombe dans le tricorne que personne n'avait vu. Et
reste coinché. Euh, coincé.. (j'ai oublié de dire qu'à l'époque, on ne
mollit pas sur l'amidon dès lors qu'il s'agit d'avoir le tricorne
triomphant. Bien utilisé, ça peut transformer n'importe quel feutre en
casque. C'est d'ailleurs l'ancêtre du casque à pointe, en vigueur au nord de
l'Europe dans les générations qui allaient suivre. Ce fait, indiscutable,
est relaté au Musée du Chapeau.).
Fin de l'épisode.
L'anecdote se raconte, bien entendu.
On s'en vante.
On la répète à l'envie.
L'histoire de ce "pauvre batave, disparu dans le tricorne du père Müdde" se
relaie de régiment en régiment, court partout, atteint les ports, se raconte
au bistrot du coin, fait rire des générations de marins assoiffés, se
déforme.
En 1834, à Douarnenez, on relève pour la première fois l'expression "le pauv
gars, il est tombé sur la tringle des des basses mures, et il a disparu".
Les linguistes relèvent sans comprendre. L'expression n'a aucun sens.
L'histoire continue cependant de courir partout et de faire hurler de rire
les marins de tous bord, Portugais de retour de terre-neuve, marin pêcheurs
de la baie de Somme, pêcheurs de coques pourtant si dur au mal.
En 1869, le capitaine de corvette De Gaillard(impossible de remettre la main
sur le dossier de sa carrière et ses états de service. Le service historique
de la marine a probablement épuré son dossier à la suite d'une plainte
contre la Royale pour un arbre arraché à l'issue d'une beuverie entre
officiers dans les bordels de Bizerte. Mais bon, tant pis) relève dans la
baie d'Along, à l'occasion d'une patrouille en jonque, l'expression "on est
planté. Pas de zef, mon capitaine. On se croirait dans le triangle du Père
Fouettard".
Le fait est avéré .
Le Capitaine de Gaillard fera d'ailleurs une note à l'Amirauté pour se
plaindre "des déficits de formation des nouvelles générations de matelots,
lesquels devraient plutôt se concentrer sur l'apprentissage des manœuvres
plutôt que de répéter des expressions difficiles à comprendre, susceptibles
de gêner la manœuvre, déjà que l'indigène n'est pas forcément paisible dans
ces contrées lointaines et qu'on ne sait jamais ce qu'ils pensent, ces faces
de citrons".
La requête n'a pas de suite.
En 1904 ou 1905, pendant les préparatifs de l'expédition à Nankin, un sous
off des troupes de marine, corps d'élite, engueule un subordonné en le
menaçant "de le faire disparaitre dans le triangle des Bermudes". Le dit
subordonné reste coi. Le motif de la querelle n'a pas été consigné.
Le commandant Spiralou, bon marin d'origine Grecque naturalisé à sa demande
en 1887, relève l'expression et lève la punition.
On trouve mention de cet incident curieux, complétée d'une annotation dans
son carnet de bord, qui finira déposé au pavillon de Breteuil à Sèvres , où
sa logeuse tenait un estanco (sur la propreté duquel il y aurait à dire).
Le petit neveu dudit Commandant Spiralou (mort sans enfant , à la suite d'un
déficit hormonal consécutif à une épidémie de Béribéri dans les marécages du
nord Tonkin) retrouve le carnet, le transmet aux autorités.
L'expression est adoptée.
En 1937, lors de grandioses manœuvres communes avec la flotte de sa Majesté,
l'amiral français câble à son collègue Britannique dont le navire menace de
croiser sa route le message suivant " Virer sur votre bâbord ou je vous fais
disparaitre dans le triangle des Bermudes"
Le H.M.S Glory s'exécute.
Et câble à son tour "OK mais c'est où, votre p... de triangle des Bermudes
?? "
"Tu crois peut être que je vais te le dire ?" rétorque l'amiral Français qui
a suffisamment d'expérience pour savoir que l'anglais est fourbe et qu'on
ne donne jamais ses bons coins de pêche.
Et c'est ainsi qu'est entrée dans les mœurs navales et halieutiques
l'expression sur laquelle vous vous interrogeâtes sans succès mais dont vous
connaissez désormais l'origine.
Par la même occasion vous avez là l'origine des griefs qui devaient mener au
drame de Mers El Kebir.
Captain Bioman of Griffon.
Captain Bioman of Griffon.Breveté de 50 m Nage libre.Taxinomiste.
Archéologue.